On ne parle jamais assez de l’importance du camp de base. Pourtant, de la qualité de son organisation dépend la réussite de la sortie du lendemain. Une mauvaise nuit ou un repas incomplet sont des petits détails qui risquent de peser sur la condition du grimpeur au moment de passer un passage délicat ou de prendre de l’altitude. Heureusement pour moi, en ce samedi 7 juillet mon camp de base était de très haut niveau.
Alimentation, boisson, accompagnants de grande qualité. Tout était réuni pour faire de la sortie dominicale une réussite.

J’étais dans la vallée du Ferrand, quelques kilomètres après Vizille, Bourg d’Oisans et toutes ces villes icônes du cyclisme. Ma tente était plantée une poignée de virages au dessus de Clavans le Haut. Bon, autant le dire tout de suite, ces deux jours étaient d’abord consacrés à célébrer quelques anniversaires avec des personnes chères, en particulier mon « petit filleul », ses parents et un groupe de fidèles amis. Assurément des personnes avec qui on sait qu’on passe d’excellents moments. Je savais aussi que ce petit garçonnet blond, dont on m’assurait aujourd’hui qu’il avait 20 ans et qui me dépassait d’un certain nombre de centimètres, était un grand sportif et qu’il ne refuserait pas une petite promenade réparatrice après une soirée qui s’annonçait festive.
Départ prévu dimanche à 8h00.
À 7h45, le bambin dort encore du sommeil du juste. À 8h00 tapantes nous sommes sac au dos sur le chemin nous menant au Lac des Quirlies. Nous sommes accompagnés de Philippe qui est un solide marcheur. La cascade du Ferrand est avalée d’un trait et nous attaquons la traversée de la longue vallée qui permet de gagner du dénivelé sans vraiment se fatiguer. Philippe est déjà bien devant pendant que mon filleul Thibaut a la gentillesse de rester avec moi. Elle est longue cette vallée, mais elle est belle. En ce début de juillet les fleurs sont partout, les moutons aussi et il fait chaud. Nous savons que le lac sera encore partiellement gelé car il est presque à 2600 mètres d’altitude.
Mes deux compères sont bien meilleurs marcheurs que moi et dès que la pente s’accentue je suis distancé. Oui mais j’ai un gros sac d’abord ! Et puis peut-être ai-je un peu forcé sur la Chartreuse hier soir…

Les choses sérieuses commencent
Nous arrivons au fond de la vallée et il faut bien se décider à prendre un peu de dénivelé. Une corniche trompeuse laisse croire que le lac est juste derrière. De raide, le sentier passe à rocheux. Les blocs sont de plus en plus gros jusqu’à l’arrivée. J’en bave un peu et c’est avec soulagement que je vois que mes camarades marquer un arrêt signifiant ma délivrance !
Le paysage est magnifique. Une partie du lac est encore prise dans la glace et la couleur de l’eau oscille entre le bleu et le vert laiteux. Il y a encore beaucoup de neige autour. Nous grignotons quelques noisettes, regrettons crânement de ne pas avoir pris nos maillots de bain, prenons quelques photos pour prouver aux incrédules que nous sommes bien montés jusqu’en haut et prenons le chemin du retour.

Interminable !
Nous avons fait l’aller en un peu plus de 2h30 mais nous savons que nous sommes attendus pour le repas de midi. Je profite du fait que mes camarades de sortie ont bien donné à la montée pour prendre un rythme soutenu dès que nous quittons le lac. Je suis lent en ascension mais j’arrive à me défendre quand la pente s’inverse ! Nous travaillons donc l’amorti dans les blocs rocheux et les pentes herbeuses sauvages, en partie parce que je suis incapable de suivre un sentier et que je loupe plusieurs virages. L’important est de descendre et dans ces conditions le chemin le plus court est aussi celui qui est perpendiculaire aux courbes de niveau !!!
Nous rejoignons le fond de la vallée et continuons notre course sur un sentier devenu presque horizontal. Je m’arrête peu mais mes compères ne se plaignent pas. Des solides ! Les moutons ont quitté les bords du Ferrand pour prendre de la hauteur sur l’écaille en face de nous. De belle, cette vallée devient interminable. Nous avons l’impression qu’elle s’est allongée au soleil..
Nous finissons quand même par retrouver la cascade, puis le sentier qui nous ramène au Perron. Un bout de route jusqu’au camp de base et nous retrouvons le reste du groupe qui nous attend pour l’apéro. Nous avons mis 4h30, ils sont fiers de nous !
Conclusion
C’est une très belle balade, faisable en famille et qui permet d’accéder à une vue superbe sur les massifs environnants. En pleine saison, il doit y avoir du monde mais sans doute que tous les candidats n’arriveront pas au lac étant donné « l’assaut » final !
