Non, il n’y a pas de faute d’orthographe. Oui, je me suis laissé aller à cette petite facilité. Donc pour faire court, il y a bien un Chambairy dans le Valais et mon ami Christophe est originaire de la région de Chambéry en Savoie. Voilà, j’espère qu’on s’est bien tous tapé sur les cuisses, ça fera un échauffement parce que là, tranquillou, on se prépare presque un 1200 D+… Ah ça rigole moins tout-de-suite là hein ?!
Voici donc l’itinéraire prévu, avec départ au parking du Châble, après le Flon et dans le sens des aiguilles d’une montre s’il te plaît.

Un départ tout en douceur
Bon, dans les faits, ni Christophe ni moi ne faisons beaucoup attention à ce qu’on fait en partant donc on se retrouve au Lac de Tanay au bout de 20 minutes… Des travaux sur le chemin nous ont fait bifurquer sur la route menant au lac sans même que nous nous en rendions compte… Au final, c’est tant mieux, mais ça on verra pourquoi plus tard.
La montée vers le lac, rien à dire. C’est de la route, c’est assez raide, c’est plein de monde. C’est un peu normal parce que l’endroit est paradisiaque. Un vrai paysage de carte postale. Après le lac, c’est autre chose. Nous sommes le 10 juin et la neige est encore bien présente. Puis Chambairy, il faut vouloir y aller…

Heureusement, le parcours suit une route qui monte aux chalets de Loz. C’est après que ça se corse. Quelques centaines de mètres avant ces chalets, il faut bifurquer à gauche. Le tracé ci-dessus montre qu’il faut le faire avant le départ d’un sentier. Nous choisissons de suivre encore un peu la route car le terrain est très enneigé et allons chercher ce fameux sentier. Cela ne nous a pas empêché de quand-même peiner pour trouver le passage. Les lacs bien marqués sur la carte ne sont que des grosses mares et ce jour-là ils sont sous la neige. Le terrain dégagé est couvert de rhododendrons, il faut sauter de rocher en rocher pour pouvoir progresser. Je dis VIVE LE GPS !

Ma vie de chamois
Cette petite gymnastique nous emmène au départ d’un petit vallon complètement enneigé où là encore il faut trouver son chemin. La photo ci-dessus est prise environ à mi-parcours, en regardant vers le bas. C’est à ce moment qu’un troupeau de chamois est arrivé en courant. Ni une ni deux j’empoigne mon téléphone pour faire une vidéo et je filme toute leur course. Ils passent tout à côté de nous et disparaissent dans les talus herbeux en dessous. C’est plus tard, quand j’ai voulu regarder la vidéo que je me suis aperçu que mon appareil était en mode « photo ». J’ai donc une photo de névé sur laquelle on distingue des petits points sombres que mes vrais amis reconnaissent comme étant des chamois…

La suite se fait également « à vue ». Les nombreux glissements de terrains ayant eu lieu pendant l’hiver et au printemps ont eu raison du sentier. Nous comprenons bien qu’il faut rejoindre le replat herbeux sur la gauche, mais par où, la question reste entière.
Tant bien que mal et avec l’aide précieuse des bâtons, nous réussissons à trouver un passage et surtout une ébauche de sentier parmi les herbes.
C’est là qu’on voit la chance que nous avons de faire la balade « dans le mauvais sens ». En effet, il doit être très difficile de trouver le chemin en venant d’en haut.
De plus, l’erreur n’est pas tellement admise car le replat herbeux est soutenu par une falaise invisible depuis le dessus.

On pourrait donc se dire qu’il suffit de descendre n’importe où en direction du vallon pour passer… La chance, je te dis, la chance !!
Le sommet n’est plus qu’une formalité. Il suffit de monter. La vue y est magnifique, aussi bien d’un côté que de l’autre. On peut voir la vallée du Rhône, les Dents du Midi, les Cornettes de Bise, le Mont Gardy. Enfin, quand le temps l’autorise…

Le temps d’une petite pause et nous redescendons. À cette époque, un névé est resté accroché à la pente. De quoi faire rêver mon compagnon de sortie. Ouais, sauf que vu l’inclinaison et la réception dans les rochers, nous préférons la bonne vieille méthode, en suivant le tracé !

Descente à grand spectacle
Le franchissement de la crête menant au vallon des Grêpes est un des temps forts. Là encore, suivre l’itinéraire dans ce sens présente un intérêt certain. D’abord parce que la montée de ce vallon fait d’éboulis doit être ardue, ensuite parce que jusqu’au dernier moment on doit se demander comment on va passer ce qui apparait comme une muraille rocheuse. En fait il y a une toute petite fenêtre qui permet de franchir l’obstacle. On ne la voit qu’en arrivant dessus et elle est même équipée d’un portail. C’est surréaliste ! Une fois cette fenêtre franchie, la vue est encore époustouflante.

Les bouquetins nous regardent passer, pas inquiets. Certains nous accompagnent même jusqu’en bas.
Bien décidés à en finir, nous nous apprêtons à passer à la Cheseule quand nous nous apercevons que le berger en a décidé autrement. Le parc à mouton barre le passage. Quelques minutes d’hésitation plus tard nous décidons d’emprunter un petit sentier qui nous ramène vers le Lac de Tanay. Raide, gras, parsemé de marches en bois calées avec des fers à béton proéminents, ne permettant même pas de profiter du paysage car pratiquement entièrement en sous-bois, ce sentier n’est à prendre qu’en cas de nécessité.

Un dernier regard en arrière avant de plonger vers Tanay et ç’en est fait de la sortie du jour.
Conclusion
Cette sortie est une boucle, avec tous les avantages que ça comporte. Je suggère fortement de la faire dans le sens décrit ici sans quoi certains passages pimentés peuvent devenir désagréables. Je conseille également d’arriver tôt le matin au parking sous-peine de devoir laisser la voiture dans le village du Flon. Attention également aux travaux qui barrent certains sentiers. Je dis ça, je ne dis rien…